Élections 2018 : Les citoyens de la Haute-Bécancour s'unissent pour sauver la rivière Bécancour

Élections 2018 : Les citoyens de la Haute-Bécancour s'unissent pour sauver la rivière Bécancour

Irlande, le 11 septembre 2018 - L'Association de protection du lac à la Truite d'Irlande (APLTI), en collaboration avec l'Association du lac William (ALW), l'Association des riveraines et riverains du lac Joseph (ARRLJ) et l'Association de chasse et pêche de Plessisville (ACPP), interpelle les représentants des partis politiques québécois en cette période électorale et les presse de se positionner sur la question de l'état de santé alarmant de la rivière Bécancour, particulièrement dans le secteur de la Haute-Bécancour.

Une longue rivière en danger
La rivière Bécancour prend sa source dans les Appalaches près de Thetford Mines et coule sur 196 km jusqu'à la ville de Bécancour. Elle reçoit 35 % des eaux de ruissellement de la MRC des Appalaches et son état de santé s'avère préoccupant, comme le confirme le mémoire Le lac à la Truite d'Irlande en voie de disparition préparé en 2015 par des associations riveraines de la Haute-Bécancour, sous la supervision du Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC).

Une étude paléolimnologique a été lancée par le GROBEC, en collaboration avec l'Université Laval. Débutée à l'été 2017, elle s'échelonnera sur une période de quatre ans. Financée par trois associations riveraines, cinq municipalités et deux MRC, l'étude prévoit des analyses qui permettront de comprendre l'évolution de l'ensablement et de l'état trophique (vieillissement) des lacs, puis de nommer des solutions pour le futur.

Par ailleurs, la Fondation Rivières a déposé un rapport le 27 juillet dernier faisant état des résultats d'une étude qui s'inscrivait dans le cadre du projet Agir ensemble - Haute-Bécancour actuellement mené par l'APLTI. L'étude, qui portait sur l'évaluation de la performance des ouvrages municipaux d'assainissement des eaux (OMAE) de quatre municipalités de la Haute-Bécancour, conclut à la nécessité d'agir rapidement et d'investir massivement dans la mise à niveau de ces infrastructures, notamment pour en limiter les déversements.

Des renforts attendus
Les associations riveraines multiplient leurs efforts depuis plusieurs années pour protéger et améliorer la qualité de l'eau de la rivière. Toutefois, leurs interventions ne suffisent plus. Les dirigeants des différentes associations, leurs membres et les citoyens des MRC concernées, même s'ils se regroupent, peinent à obtenir des résultats éloquents. Une participation active des paliers gouvernementaux s'impose. La situation a été qualifiée d'urgente en 1985 par le ministère de l'Environnement du Québec et pourtant, peu de gestes concrets ont été posés à ce jour par le gouvernement. L'ACPP était présente en 1965 à se plaindre à la Régie des Eaux de la mauvaise qualité d'eau. Encore aujourd'hui après 53 années d'inaction elle est toujours d'avis de l'urgence d'agir pour la survie de nos rivières et nos lacs.

« Les associations et la population sont inquiètes et avec raison, a indiqué M. Réjean Vézina, président de l'APLTI. On ne s'attend pas à ce que les élus qui formeront le prochain gouvernement décrochent la lune : on leur demande toutefois de s'engager formellement, puis d'entreprendre des actions qui feront une réelle différence sur la qualité de l'eau et, conséquemment, sur la qualité de vie des citoyens, a-t-il ajouté ».

Des demandes précises
Les dirigeants des différentes associations se sont concertés et en sont venus à la conclusion que le prochain gouvernement devra soutenir les acteurs du milieu afin de redresser la situation. Faire le nécessaire pour que les lois relatives à la protection de l'environnement et de la faune soient respectées, dans un premier temps, puis contribuer de façon significative aux travaux à entreprendre :

• Réaliser une étude sur la réhabilitation du lac à la Truite, conformément à la recommandation no 3 du mémoire Le lac à la Truite d'Irlande en voie de disparition.

• Créer un fonds de 10 millions de dollars (montant évalué en 1979) au cours des deux prochaines années pour la revitalisation de la rivière Bécancour. Ce fonds servira à la réalisation des recommandations de l'étude paléolimnologique.

• Fournir une participation financière équivalente à celle du gouvernement fédéral pour la phase 2 du projet Agir Ensemble - Haute-Bécancour, de façon à soutenir l'application des recommandations de la phase 1, lesquelles seront connues début 2019.

• Rendre disponibles des programmes gouvernementaux pour que la ville de Thetford Mines mette à niveau ses ouvrages d'assainissement des eaux situés dans le secteur Black Lake dès 2019.

La condition précaire de la rivière Bécancour et des lacs situés en aval impacte les activités socio-économiques et réduit le potentiel touristique de la région entière. Il est temps que les partis politiques se positionnent et placent la santé de la rivière Bécancour et des lacs situés en aval parmi leurs priorités.

À propos de l'APLTI
Fondée en juillet 2015, l'Association de protection du lac à la Truite d'Irlande (APLTI), anciennement le Comité de protection du lac à la Truite de Verte Irlande, réunit des bénévoles qui, par leurs efforts, contribuent au maintien et à l'amélioration de la qualité de l'eau du lac à la Truite. Les bénévoles de l'APLTI ont collaboré étroitement à la rédaction du mémoire Le lac à la Truite d'Irlande en voie de disparition, ainsi qu'à sensibiliser élus et concitoyens à la gravité de l'ensablement et de l'envasement du lac à la Truite.

À propos de l'ALW
L'Association du lac William est un organisme sans but lucratif incorporé depuis le 12 août 1965. Elle promeut de saines habitudes d'utilisation du lac William ainsi que de la rivière Bécancour et des montagnes environnantes. En plus d'appuyer activement les actions menées par d'autres groupes, elle met en œuvre ses propres initiatives en vue du rétablissement de la qualité de l'eau de même que de l'amélioration du caractère des berges. Elle accompagne les décideurs dans les démarches nécessaires à l'élaboration et au maintien de règles visant une cohabitation harmonieuse des résidents et de l'environnement naturel du territoire.

À propos de l'ARRLJ
L'Association des riveraines et riverains du lac Joseph (ARRLJ) est une organisation sans but lucratif incorporée en 1975. En plus de regrouper les propriétaires riverains autour d'une même cause, soit la préservation de la flore et la faune aquatique et la protection des berges contre l'érosion, l'ARRLJ se préoccupe d'abord et avant tout de la qualité de l'eau dans la rivière Bécancour et le lac Joseph. Elle travaille conjointement avec les associations riveraines des lacs situés en amont ainsi qu'avec le Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour, le GROBEC.

À propos de l'ACPP
L'Association de chasse et pêche de Plessisville est un organisme sans but lucratif fondé en 1957 qui compte plus de 1 300 membres. Elle propose différentes activités et met à la disposition de ses membres les installations et la formation nécessaires à leur pratique : pêche en étang, tir au fusil et à la carabine, tir à l'arc à l'intérieur et à l'extérieur, et camping sur le bord du lac Joseph. De plus, elle voit chaque année à l'ensemencement des rivières (20 000 truites mouchetées) et à l'enregistrement de gros gibier (plus de 1 300 bêtes).

Membre de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, l'ACPP siège au conseil régional 17 et participe à la formation de plus de 300 nouveaux chasseurs chaque année. Elle figure parmi les partenaires financiers de plusieurs projets relatifs à la truite mouchetée dans les rivières Bourbon et Noire.

Source :
Réjean Vézina, président
Association pour la protection du lac à la Truite
rejvez@gmail.com
418 428-9133